Comment se souvenir de mes rêves

Pourquoi certaines personnes se souviennent-elles de leurs rêves alors que d autres ne le peuvent pas ?

Est-ce un hasard, un privilège ou une aptitude ? Y a-t-il des gens qui ne rêvent jamais ?Excellente nouvelle, tout le monde rêve !

Grâce aux électro-encéphalogrammes, appareils de détection des ondes cérébrales, les scientifiques ont démontré que cette portion du sommeil est commune à tous et que de plus elle est essentielle à la survie.

Les recherchesse souvenir de reves menées en laboratoire du sommeil sont unanimes. Si un observateur réveille le dormeur au moment de l’apparition d un rêve, celui-ci se souvient aisément des images visionnées. Les sceptiques ont ainsi eu la preuve qu’ils rêvaient comme tout le monde.De plus, les expériences ont aussi validé la valeur vitale du rêve. Une personne privée de sommeil para-doxal, celui où apparaît le rêve, affiche à la longue des problèmes de santé qui peuvent aller jusqua des troubles psychiques graves.Nous verrons des moyens de faciliter le rappel de nos rêves.

Voici comment faire pour se souvenir de vos rêves

L’art de rêver, c’est aussi l’art de vivre ; en apprenant à maîtriser vos rêves, vous améliorez inévitable¬ment le contrôle de votre vie éveillée. Vos nuits influencent vos journées et vos journées influencent vos nuits, voilà un principe à retenir.

L’ENGAGEMENT

Pour travailler efficacement avec le monde oniri-que, vous avez à vous engager à utiliser votre journal de rêves. Un simple carnet suffit.

LE JOURNAL DE RÊVES

Vous possédez maintenant l’outil indispensable à tout bon rêveur. Il symbolise votre disponibilité à recevoir les images oniriques et à les recueillir une à une afin d’établir un contact intime avec votre vie nocturne. Ce cahier devient le lien entre vos rêves et vous.

Comment l’utiliser ? Le plus simplement possible. Inscrivez d’abord la date du rêve et, dès qu’il remonte à la mémoire, décrivez-le dans votre journal avec un langage direct et au présent. Avant ou après la rédac-tion, inscrivez un titre. Enfin, complétez votre des-cription en indiquant le sentiment qui vous reste à la fin du rêve. La formule à retenir est donc : DATE-TITRE-SENTIMENT.

Pourquoi relever tous ces détails ? Ils sont d’une extrême importance durant la relecture et sans eux la précieuse information dont on a besoin s’échappe. J’en ai fait l’expérience en relisant des rêves consignés il y a 12 ans. Sans titre ni indication du sentiment éprouvé, ils étaient devenus incompréhensibles. J’avais perdu le contexte et le souvenir de mes expériences vécues à l’époque.

LA DATE

Elle prend son importance au moment de la relec-ture de vos rêves. Sans la date, il est difficile de vérifier s’il s’agit d’un rêve prémonitoire. Certains reviennent à intervalles réguliers et vous les détecte¬rez grâce à la date inscrite.

Voici un rêve symbolique qu’une amie a pu décoder par les dates. Une nuit, elle rêve de chats sans peau ni poil. Ils sont en bonne santé mais, à chaque mouve-ment, des perles de sang recouvrent leurs muscles. C’est à la fois horrible et sécurisant. Elle se rappelle avoir fait ce rêve à deux reprises auparavant. Dans ses notes, elle retrouve ses expériences passées et tente d’élucider le mystère. Retournée aux études universi¬taires à temps partiel, elle remarque que les dates cor-respondent toujours au début des semestres et que le nombre de chats a un rapport direct avec le nombre de cours où elle s’est inscrite. Elle a fait un rapproche-ment entre les chats et les cours. Voici sa conclusion : elle adore étudier et apprendre des nouvelles matières (elle adore aussi les chats), mais cette situation l’oblige à fournir un très grand effort cérébral (perles de sang sur les muscles des chats).

Les rêves d’anniversaire, ceux faits dans les jours adjacents à votre date de naissance, sont générale¬ment importants. Un changement de cycle survient à cette période et vos rêves vous en informent.

LE TITRE

Comment le choisir ? Trouvez spontanément l’élé-ment du rêve le plus significatif ou qui vous a particu-lièrement impressionné. Est-ce un objet (la table brisée, l’auto neuve, l’horloge chantante, la clé retrou-vée…), ou bien un personnage (l’enfant perdu, le vieil homme triste, Mme X enragée…), ou encore une sen-sation dominante (la perte de contrôle, la trahison, le détachement…) ? Laissez à l’intuition le soin de vous indiquer l’élément important du rêve. Examinons ensemble le cas suivant :

« Robert se promène à pied sur une route inconnue. Soudain, un voleur surgit de nulle part et s’empare brus¬quement de son porte-documents, puis s’enfuit dans la forêt avoisinante. Abasourdi par la rapidité du voleur, Robert réalise soudain qu’il doit partir à sa poursuite, mais quelque chose l’en empêche. Il est paralysé par un sentiment de peur. Il n’ose pas. Il s’éveille en sueur, le cœur battant. »

Voyons différents titres possibles : le voleur, la peur, la route dangereuse, l’incapacité à réagir. Cha¬cun de ces titres suggère une piste d’interprétation différente.

Si le rêveur opte pour le voleur comme élément fort du rêve, cela peut lui indiquer qu’un événement de sa vie dissimule une situation ambiguë ou qu’une personne va lui dérober quelque chose. Ce quelque chose, symbolisé par le porte-documents, peut être relatif à son travail. Et la suite du rêve indique qu’il aura de la difficulté à réagir.

Si le choix du titre est la peur, le rêveur doit s’effor-cer de découvrir son origine, car cette peur peut l’em-pêcher de remédier à une situation et de poursuivre un éventuel agresseur. Le rêve se fait l’écho d’une faiblesse qui risque de lui occasionner des ennuis, symbolisés par le vol de son porte-documents.

L option de la route dangereuse suggère au rêveur que, dans sa vie actuelle, il emprunte un chemin péril-leux ou incertain. Il doit réévaluer la direction à sui¬vre ou devenir plus alerte afin d éviter les méfaits d’un voleur éventuel (voleur en tant que symbole).

Enfin, le titre l’incapacité de réagir lui propose de reconnaître l’élément paralysant et nuisible dans sa vie.

Maintenant, vous saisissez mieux l’importance de bien choisir le titre afin d’orienter l’interprétation oni-rique dans une direction plus adéquate. Vous écarte¬rez ainsi toute controverse ou tout détour inutiles qui parfois vous éloignent de l’essentiel. Laissez donc à votre intuition la tâche de discerner l’élément déter-minant du scénario. Mettez de côté la raison ou la logique, apprenez à saisir au vol l’image dominante ou le détail frappant de vos rêves. Soyez spontané et, avec l’habitude, choisir un titre convenable deviendra de plus en plus facile et agréable.

Cette aptitude à percevoir instantanément l’infor-mation permet de stimuler la partie du cerveau géné-ratrice des images du rêve, en l’occurrence le cerveau droit. Les fonctions créatrices, la perception globale d’une solution à un problème et l’intuition sont des éléments intimement reliés à cet hémisphère.

Par opposition, le lobe gauche saisit des fragments de rêve et non le tout. Il analyse, décompose et ratio-nalise le monde onirique. Au lieu de simplifier, il com-plique parfois. C’est le penseur. Bon serviteur, il est mauvais maître. Dans vos activités de tous les jours, vous utilisez ses services à bon escient ; mais la nuit, le cerveau droit exploite son langage favori : l’image¬rie. Apprenez à saisir et à noter l’image puissante qui s’impose à votre conscience au réveil afin d’en faciliter le décodage.

Le titre revêt donc une importance capitale dans la rédaction d’un rêve. Il résume son contenu, personna-lise le scénario et permet de saisir l’essence même de son message. D’ailleurs, vous ne le choisissez pas vrai-ment : cet indicateur précieux pour la compréhension du rêve se présente à vous d’une façon toute naturelle.

LE SENTIMENT

Il est question ici du sentiment qui est présent à la toute fin du rêve et non de celui ressenti au réveil. L’émotion qui persiste dévoile un contenu souvent emmitouflé dans un scénario très complexe. En pren-dre note demande un effort de volonté et de concen-tration, car on doit se replacer dans le contexte du rêve et revivre les émotions (rage, tristesse, joie, frus-tration, peur, bien-être, solitude…). La liste est infinie. Il faut une bonne dose de courage pour évoquer cer-taines scènes dérangeantes, voire troublantes.

Le sentiment peut combiner plusieurs émotions (paix et bonheur) ou offrir une gamme de sentiments selon le déroulement de l’histoire (de la peur au cou-rage, puis au soulagement).

Le sentiment, l’élément le plus précieux du rêve, subsiste au réveil et imprime son énergie en vous. Cet indice vous en révèle le véritable contenu, parfois dis-simulé derrière une histoire abracadabrante. Tel un détective rusé, vous examinerez minutieusement cha-que émotion vécue afin de démasquer le message important malgré les tentatives du censeur pour brouiller les pistes.

LE CENSEUR

En psychologie, un principe moral gère nos pul¬sions, c’est le censeur ou conscience morale. Il porte bien son nom car il censure : c’est le gardien de nos nuits. Il veille constamment à notre équilibre émo¬tionnel et psychique. Il s’assure que les informations provenant du monde du rêve ne soulèvent aucune perturbation. Il filtre les images et joue un rôle pro¬tecteur.

Afin d’éviter qu’un rêve ne vous dérange par sa trop grande franchise, vous dévoilant une faiblesse que vous n’êtes pas prêt à reconnaître, le censeur en falsi¬fie le contenu par différents moyens.

Imaginez-vous dans un rêve merveilleux ; si vous vivez une phase dépressive, vous croirez qu’il est trop bien pour vous, alors le censeur verra à brouiller les cartes. Sa ruse n’a pas de limites. Il possède une pano-plie de trucs tous plus ingénieux les uns que les autres : il exagère, caricature, déguise, symbolise ou transfère.

Il censure pour maintenir l’équilibre émotionnel et psychique du rêveur. Le censeur provient de l’éduca-tion et de la morale reçues, il est la somme de tous les interdits transmis. Chacun possède son propre cen¬seur, plus ou moins rigide selon les conditionnements de notre vécu.

LA RELECTURE

Vous avez un journal de rêves contenant une ou plusieurs aventures nocturnes. Tout y est inscrit : la date, le titre, la description et le sentiment. Vous êtes sur la bonne voie de l’art de rêver puisque vous avez saisi l’importance d’avoir une méthode de travail sim-ple mais essentielle. Votre discipline et votre régula¬rité seront bientôt récompensées.

On ne devient pas un parfait interprète de ses rêves en quelques semaines. Toutefois, vous pouvez accroî-tre dès maintenant la connaissance de vous-même en observant le flot d’images déversé par vos rêves cha¬que nuit. Ces représentations révèlent vos peurs, vos craintes, vos espoirs et vos désirs les plus secrets. En les relisant une semaine ou un mois plus tard, vous êtes en mesure de les regarder objectivement. Ce détachement, cette distance créée par le temps permettent de mieux saisir l’information qui s’y trouve.

Vous serez surpris par la quantité de rêves qui sur¬viennent. La relecture vous permet de constater que plus vous leur portez attention, plus ils se font géné¬reux. Ils ne demandent qu’à être consultés afin de vous aider à mieux vivre l’instant présent. Ils vous informent et vous avertissent tout en maintenant votre équilibre.

En relisant mon journal de rêves, j’ai constaté un fait étonnant : la majorité des rêves inscrits ont été oubliés dans les heures ou les jours suivants. Si je ne les avais pas notées, les images effacées de ma mémoire n’auraient pu profiter du regard objectif de ma relecture.

En effet, les rêves ne s’étudient pas isolément Ils constituent une trame s’inscrivant elle-même dans une sorte de grande structure développée sur l’année, et se déroulant sur notre temps terrestrel.

Cette précieuse collecte d’informations est essen¬tielle pour bénéficier des avertissements, messages ou conseils que les rêves vous prodiguent. La relecture doit devenir une habitude régulière. Consulter votre cahier de rêves, c’est vérifier les renseignements, pour être informé, vigilant et capable de découvrir et d’ap-précier les trésors cachés de la nuit.

LES CYCLES

La vie en général foisonne d’événements cycliques comme les saisons, les marées, le jour et la nuit ; cha¬que individu expérimente aussi ses propres bioryth¬mes. Les rêves sont également soumis à ces forces cycliques. Rien n est statique : il y a des hauts et des bas. Les périodes riches en rêves sont suivies de temps morts, de panne sèche. On a l’impression de ne plus rêver; par conséquent, rien n’est inscrit dans le journal.

Pendant ces périodes, notez quelques sentiments au réveil ou profitez simplement de cette absence de matière onirique pour vous accorder un repos bien mérité. Ce petit recul est souvent très bénéfique. Une fois reposé, vous reprendrez votre discipline d’écrire.

Ce cycle de repos est aussi valable lorsque vous per¬dez l’intérêt de noter vos rêves, même si vous en avez plusieurs chaque nuit. Permettez-vous quelques jours de congé, surtout si vous avez été assidu avec votre journal.

Cependant, le cycle de relâche terminé, hâtez-vous de reprendre vos bonnes habitudes, sinon vous ris¬quez de retomber sous l’emprise de l’inertie et de per¬dre tout ce que vous aviez gagné grâce à la discipline.

Avec les années, j’ai appris à respecter ces tendan¬ces cycliques et à ne pas me culpabiliser. Je reste à l’écoute de mes besoins en m’adaptant aux situations. Je peux ainsi garder un équilibre intérieur et être heu¬reuse dans mes actions et décisions.